Passager ou conducteur : quelle assurance pour le covoiturage ?

Le covoiturage est une pratique privilégiée pour beaucoup de Français qui souhaitent réaliser des économies sur leurs trajets. A la fois économique et écologique, le covoiturage offre malgré tout des contraintes. En effet, transporter un passager ou monter dans la voiture d’un inconnu nécessite que chacun soit parfaitement protégé en cas de problème. La question est de savoir quelle assurance est nécessaire pour le covoiturage afin qu’en cas de sinistre, conducteurs et passagers puissent être indemnisés. Nous allons également aborder le prêt du volant, une pratique qui nécessite, là encore, d’être anticipée avec une assurance adaptée.

Covoiturage : quelle assurance prévoir en tant que conducteur ?

Sur le principe, le conducteur dans le cadre du covoiturage n’a pas à souscrire une assurance covoiturage spécifique. Rappelons, pour mieux comprendre, ce qu’est le covoiturage. Il s’agit d’une pratique qui consiste à partager un véhicule le temps d’un trajet. Il peut s’agir d’un trajet quotidien ou exceptionnel sur une plus longue distance. Si certains pratiquants du covoiturage le font pour des raisons écologiques, beaucoup apprécient cette pratique pour son aspect économique. En effet, le covoiturage permet de partager les frais de route (essence et péage). Dans ce cadre, il est interdit de réaliser des bénéfices.

Cette pratique n’est ainsi pas réalisée à titre professionnel. Concrètement, cela signifie qu’il n’y a pas d’assurance covoiturage spécifique, seuls les taxis et chauffeurs VTC doivent souscrire une garantie responsabilité civile professionnelle.

Pour autant, il est important de vérifier que votre compagnie d’assurance vous assure pour vos déplacements. Par exemple, si vous faites du covoiturage chaque jour pour vous rendre au travail, vous devez être assuré pour un trajet domicile-travail. L’assurance responsabilité civile sera la protection minimale à souscrire, vous devrez donc opter au moins pour une assurance au tiers.

En matière d’assurance et de covoiturage, il n’y a donc, de prime abord, rien à faire de plus qu’être assuré normalement par votre compagnie d’assurance automobile.

Concernant un éventuel accident avec des passagers, sachez que la loi Badinter du 5 juillet 1985 permet aux passagers d’être couverts par la responsabilité civile du conducteur.

passager et conducteur de voiture

Que se passe-t-il si vous prêtez le volant à un covoitureur ?

Cette fois, les choses sont différentes. En effet, s’il n’y a pas d’assurance covoiturage spécifique, cela n’est valable que si vous restez le seul conducteur du véhicule que vous avez assuré. En cas de prêt de volant, sachez c’est toujours le souscripteur de l’assurance qui sera responsable aux yeux de la compagnie d’assurance auto.

Ainsi, si vous prêtez votre volant, mais que vous n’avez pas souscrit d’assurance spécifique, non pas pour le covoiturage, mais pour toute utilisation de votre véhicule par un tiers, alors, en cas de sinistre, vous ne serez pas indemnisé.

Dès lors que vous pratiquez le covoiturage, il est important de contacter votre compagnie d’assurance auto afin qu’elle prenne en compte la possibilité de prêter votre volant (sans pour autant que la personne concernée soit inscrite en conducteur secondaire). Cela peut être utile à tout moment. Imaginez un covoiturage sur une très longue distance. Au lieu de vous arrêter faire une pause parce que vous êtes fatigué, vous pouvez parfaitement passer le volant à votre passager. La clause de conduite exclusive empêcherait cette possibilité. Attention toutefois, si le conducteur est novice, veillez à ce qu’il soit réellement capable de conduire votre véhicule, surtout s’il s’agit d’une voiture puissante. Assurez-vous également, naturellement, qu’il respecte le code de la route. De plus, vérifiez en amont avec votre assurance si un conducteur novice est pris en charge de la même manière ou si une surprime doit être appliquée.

En cas d’accident dans le cadre d’un prêt de volant, sachez que vous serez pénalisé d’un malus. Que ce sinistre engendre des dommages corporels ou matériels, qu’importe, c’est vous le souscripteur de l’assurance or, rappelons qu’une assurance auto assure un véhicule et non une personne. La responsabilité civile ou toute autre assurance tous risques ne vous empêcher pas de subir ce malus. Mieux vaut donc s’assurer en amont que votre passager est un bon conducteur.

Attention : si le passager prend le volant à votre insu et que vous pouvez prouver cela, vous n’aurez pas de malus.

s'assurer pour le covoiturage

Passager du covoiturage : devez-vous être assuré ?

Nous l’avons constaté, il n’y a pas d’assurance covoiturage spécifique. Cette pratique réalisée dans un cadre particulier et non professionnel nécessite simplement d’être bien assuré. Si cela vaut pour le conducteur, cela est également valable pour le passager. En effet, certes le conducteur peut engendrer des dommages corporels et matériels, mais le passager peut, lui aussi, être responsable d’un sinistre, et notamment de dommages matériels sur votre véhicule.

Imaginons que votre passager, par inadvertance, endommage votre voiture avec sa valise par exemple. Imaginons également qu’il brise une glace de votre véhicule. Si vous avez uniquement une assurance responsabilité civile, votre assurance ne prendra pas en charge l’indemnisation. Si vous êtes assuré en tous risques, votre compagnie vous remboursera les frais liés à ce dommage, mais attention, vous pourriez avoir une franchise.

Ainsi, en tant que passager dans le cadre du covoiturage, il est important de souscrire une garantie responsabilité qui prendra en charge les dommages causés. A noter que cette garantie figure à votre contrat d’assurance multirisque habitation si vous êtes titulaire d’une telle assurance.