Quelle assurance et indemnisation pour les passagers d’un véhicule en cas d’accident ?

Le covoiturage est une pratique agréable, écologique et économique. Pour autant, elle n’est pas sans risque. En effet, en tant que passager, vous n’êtes pas à l’abri d’être blessé en cas d’accident lors d’un trajet. La question est donc de savoir de quelle manière vous serez indemnisé et par qui. A travers cet article, nous avons pour objectif de vous informer sur ce qui se passera en cas d’accident de la route, mais aussi de vous conseiller sur les bonnes pratiques à appliquer en tant que passager dans le cadre du covoiturage.

Quelle assurance dans le cadre du covoiturage ?

En matière de covoiturage, il n’existe pas d’assurance spécifique. En effet, tout conducteur propriétaire d’un véhicule doit assurer celui-ci, quelle que soit la manière dont il l’utilise. La garantie minimale est l’assurance au tiers qui correspond à la responsabilité civile : c’est une assurance obligatoire en cas de dommages causés à un tiers. En revanche, le conducteur doit informer son assureur en cas de prêt de volant. Cette pratique n’est pas inhabituelle et peut répondre à un besoin spécifique. Si vous faites du covoiturage sur un long trajet et que vous vous sentez fatigué, il sera plus prudent de passer le volant.

En tant que passager du covoiturage, sachez que vous êtes automatiquement protégé. En effet, selon la loi Badinter du 5 juillet 1985, la garantie responsabilité civile du conducteur assure également les passagers en cas d’accident responsable et de dommages corporels ou matériels.

Qui devra payer pour indemniser le passager ?

L’indemnisation des passagers du covoiturage va dépendre d’un certain nombre de paramètres. Imaginons plusieurs situations…

Si le conducteur du véhicule dans lequel vous voyagez est responsable de l’accident, c’est lui qui sera pénalisé. Son assurance procèdera à votre indemnisation et le conducteur sera malussé. Si c’est un tiers qui est responsable et qui engendre des dommages matériels et corporels, c’est son assurance qui prendra en charge votre indemnisation.

Attention toutefois. Imaginez cette fois que vous êtes dans un véhicule dont le conducteur est responsable de l’accident. Si celui-ci n’a pas souscrit d’assurance obligatoire de dommages, que se passe-t-il alors ? Qui vous indemnisera si le conducteur n’a pas d’assurance pour les passagers de son véhicule ?

Sachez qu’en cas de défaut d’assurance automobile, c’est le fonds de garantie des assurances obligatoires, le FGAO, qui prendra en charge votre indemnisation. Ainsi, vous serez protégé quoi qu’il arrive. Le conducteur ne s’en sortira pas pour autant à bon compte. En effet, le FGAO se retournera contre lui afin qu’il rende le montant de l’indemnisation. Si vous avez un préjudice esthétique, un préjudice corporel divers, le coût de ce défaut d’assurance auto pour le conducteur sera conséquent en cas d’accident responsable.

Imaginons une autre situation pour mieux comprendre la manière dont vous êtes protégé. Si, en tant que passager, vous êtes amené, durant le trajet, à prendre le volant et que vous-même causez un accident, là encore, c’est l’assurance du conducteur qui sera chargée de vous indemniser. Mais que se passera-t-il si le conducteur n’a pas opté pour une garantie prêt de volant ? Son assurance, grâce à la responsabilité civile, procèdera tout de même à votre indemnisation. En revanche, en cas de dégâts matériels sur la voiture du conducteur, celui-ci pourrait se voir appliquer une majoration de franchise puisque sa compagnie d’assurance auto n’avait pas connaissance du risque. Quant au malus, il sera bel et bien appliqué au propriétaire du véhicule.

Autre cas de figure. Si vous avez pris le volant de la voiture du conducteur initial et que vous êtes victime d’un accident de la circulation, cette fois c’est l’assurance du tiers qui prendra en charge l’indemnisation. Et, une fois encore, si celui-ci n’est pas assuré, c’est le fonds de garantie des assurances obligatoires qui prendra en charge la procédure d’indemnisation et se retournera ensuite contre le tiers.

accident de voiture

Les bonnes pratiques avant de monter dans la voiture d’un inconnu

En tant que passager dans le cadre du covoiturage, nous ne pouvons que vous conseiller de prendre des précautions avant de monter dans le véhicule d’un inconnu.

Assurez-vous que votre chauffeur est bien titulaire du permis de conduire. Sans ce précieux sésame, non seulement ce conducteur est un danger potentiel, mais il ne pourra avoir assuré la voiture. Une fois cette vérification effectuée, demandez-lui son attestation d’assurance automobile. Demandez-lui par la même occasion si son assurance le couvre en cas de prêt de volant, vous saurez alors, le moment venu, si vous avez la possibilité de conduire vous-même son véhicule. Vérifiez s’il a souscrit la garantie corporelle du conducteur, là encore ce sera utile si vous prenez le volant.

De votre côté, vous devrez informer le conducteur si vous êtes conducteur novice. En effet, dans le cadre du covoiturage et plus précisément du prêt de volant, la compagnie d’assurance doit pouvoir mesurer le risque.